L’acoustique et la santé au travail
Le bruit constitue une gêne importante au sein des espaces de travail. Pouvant entraîner des conséquences graves sur la santé, il génère chaque année en France près de 20 % des arrêts de travail. Par ailleurs, selon l’INRS, deux salariés sur trois reconnaissent être régulièrement dérangés par le bruit sur leur lieu de travail. A l’heure actuelle, la question du confort acoustique dans l’exercice d’une activité, et en particulier dans les bureaux et en open-space, n’est donc pas à négliger pour les professionnels.
Afin de dresser un panorama complet de la situation, nous verrons, à travers cet article, les dommages pouvant être causés par le bruit au travail, les normes encadrant l’intensité du bruit dans l’espace de travail ainsi que les solutions les plus pertinentes pour assurer le confort acoustique des collaborateurs en entreprise.
L’impact du bruit sur la santé au travail
Le bruit au travail peut être divisé en trois grandes catégories :
- La première correspond à l’ensemble des bruits causés par des équipements techniques. On la retrouve notamment dans le secteur industriel.
- La seconde concerne les nuisances sonores provoquées par ce que l’on appelle la « pathologie du bâtiment ». Elles sont principalement à l’origine de problèmes d’isolation acoustique.
- La troisième catégorie, la plus courante, regroupe tous les bruits relevant du comportement des collaborateurs, tels que les conversations.
Les conséquences de ces gênes sur la santé sont non négligeables. On considère qu’elles mettent l’ouïe en danger à partir de 80 dB(A) sur une journée de travail complète, et de 135 dB(A) pour de courtes durées. Le bruit augmente également les risques d’accidents du travail et peut causer stress et insomnies. En plus d’être au centre des préoccupations des professionnels, ces différents éléments ont un réel impact économique sur les entreprises françaises, le coût du bruit étant estimé aujourd’hui à 18 milliards d’euros chaque année.
La réglementation en vigueur
Il existe un cadre légal strict autour du bruit émis au travail.
D’abord, les valeurs limites à ne pas dépasser, sous peine de constituer un risque auditif pour les salariés, apparaissent dans les articles R. 4213-5 à R. 4213-6 et R. 4431-1 à R. 4437-4 du Code du travail.
La prévention des risques concernant l’exposition au bruit est quant à elle abordée au sein de l’article L. 4121-2. L’employeur a notamment l’obligation d’évaluer les risques auditifs dans l’entreprise, d’informer les collaborateurs quant aux dangers existants et de prendre des mesures, tant collectives qu’individuelles, pour remédier aux problèmes identifiés.
En 2016, la norme NF S-31-199 est venue spécifier les méthodes de mesure des propriétés acoustiques des bureaux ouverts. Les centres d’appels téléphoniques, les open-spaces et les halls d’accueil notamment sont concernés. Ainsi, en fonction des situations observées, des aménagements sont recommandés pour favoriser la qualité sonore de ces lieux.
Les solutions pour une meilleure acoustique
Il existe différents moyens d’améliorer le confort acoustique en entreprise. Trois méthodes principales peuvent être avancées. La première demande de contacter un professionnel de l’acoustique, une société spécialisée étant la plus à même de proposer des solutions concrètes pour transformer un espace de travail trop bruyant. La seconde consiste à installer de nouveaux équipements pour diminuer les bruits sur le lieu de travail. La dernière démarche, en partenariat avec les Instances Représentatives du Personnel (IRP), implique une prise de conscience des collaborateurs autour de la question des nuisances sonores.
La modification de l’espace de travail n’est pas difficile : elle peut se faire simplement en ayant recours à des produits adaptés. Les panneaux acoustiques, placés sur les murs, assureront une diminution notable du bruit, tout comme les objets dédiés (totems, cubes). Les baffles acoustiques, suspendues au plafond, contribueront également à corriger la réverbération sonore dans des lieux variés. Enfin, d’autres solutions pourront être apportées notamment les cloisons acoustiques séparant les bureaux ou l’installation de cabines acoustiques constituant autant d’espaces de travail protégés.
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